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Zoom sur ... Le camp du Ban-Saint-Jean

En février 2021, les équipes de Wingdrone® ont survolé le camp du Ban-Saint-Jean, l'un des grands sites historiques de Moselle, assez méconnu et actuellement menacé par un projet éolien.

Le camp du Ban-Saint-Jean* est un ancien camp militaire situé près de Boulay en Moselle. Il s’étend sur une superficie de 88 hectares entre Denting, Coume, Niedervisse et Momerstroff.

Construit dans les années 1930, ce camp a logé les troupes du 146e RIF, chargé de la défense des ouvrages de la ligne Maginot et a été utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale par les allemands comme camp de prisonniers de guerre ukrainiens et soviétiques.

Selon les archives de l’armée française, 300 000 prisonniers ont transité par ce camp durant la Seconde Guerre Mondiale.

CHRONOLOGIE APRÈS-GUERRE

En 1946, à la fin de la guerre, le camp est devenu un centre d’instruction et de manœuvre pour l'infanterie et les aviateurs de la base de Frescaty.

En 1962, il a été réhabilité pour permettre l'accueil des harkis mais ceux-ci ne sont resté qu'un hiver.

En 1979 et 1980, 2 879 corps déposés dans des charniers pendant la guerre y ont été exhumés sur les 28 000 victimes avancées par les autorités allemandes. Ils reposent désormais dans le cimetière militaire soviétique de Noyers-Saint-Martin dans l’Oise.

Un régiment de transmissions a ensuite occupé le site jusqu'à son transfert à Mutzig en 1981. Quelques familles y logèrent encore jusqu'en 1989.

En 1993, l'armée a décalotté toutes les toitures afin de récupérer les tuiles pour la réfection de la caserne Barbot à Metz. Tous les éléments putrescibles ont été brûlés. Depuis cette date le camp est à l’abandon.

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Une stèle inaugurée en juin 2012, après douze ans d’attente, a été érigée pour ne pas oublier cet épisode noir de la dernière guerre. Mais un projet de six éoliennes et un parc photovoltaïque de 26 hectares vont dans un avenir proche défigurer ce site mémoriel et cette vaste nécropole de 115 hectares. Des voix s’élèvent et une association se bat… Ce projet soulevant beaucoup d'objections, la préfecture de la Moselle a bloqué l'avancement des travaux en 2020 pour un an et a décidé la création d’un comité de concertation.

Affaire à suivre ...


> L’avis des télépilotes Wingdrone® :
« Lorsque nous sommes arrivés pour réaliser des images aériennes, nous nous attendions pas à découvrir un site historique perdu dans la campagne mosellane. Le déboisement en 2020 (pour le commencement du projet décrié) nous a fait ouvrir les yeux sur l’étendu du site qui lui donne un aspect de fin du monde, du fait des nombreux arbres couchés. Difficile d’imaginer que des milliers de corps étaient entassés, ici, les uns sur les autres pendant des décennies à proximité des bâtiments dont il ne reste que les murs où des arbres poussent dans les pièces ouvertes. Ce site doit rester un lieu de mémoire ».

*Le camp est interdit au public.

© Photos et vidéo : Wingdrone® • Source 1 / Source 2 / Source 3

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